Corse du Nord

Nous avons du temps avant l’embarcation dans le ferry à Toulon et nous décidons de faire un crochet pour visiter un des plus beaux villages de France : Rousillon dans le Lubéron, célèbre pour ses couleurs ocres et surnommée le Colorado français. Nous admirons le village de Gordes au passage et on serre les dents sur les routes étroites et touristiques où le passage n’est pas évident avec un van. Après avoir difficilement trouvé une place de parking au pied du village, nous partons à la découverte des très belles ruelles du village pour découvrir le Sentier des Ocres et faire une balade au cœur du plus grand gisement d’ocre d’Europe.

On arrive bien à l’avance pour l’embarquement du ferry. C’est une première pour nous et on ne sait pas du tout comment ça se passe… première étape avec le contrôle des billets, la fouille du van, puis attente dans la file et puis embarquement dans la soute où on est collés aux véhicules attenants. Erreurs de débutants : on ne repère pas du tout l’endroit où on est et on n’emporte pas d’eau pour le voyage. Dans le ferry, on est en territoire italien, on nous guide dans notre cabine (qui ne ressemble en rien aux photos du site où l’on a réservé les billets) avec des lits superposés et bonheur… une salle de bain avec douche. On se débarbouille vite avant d’aller sur le pont pour admirer le paysage et assister au départ. On se fait plaisir après en dégustant nos premiers Spritz et en s’offrant un bon repas dans un des restaurants du ferry. La nuit n’est pas très reposante, tout vibre et vrombit autour de nous.

On est réveillées par une musique d’un autre temps diffusée à fond aux aurores, on se dépêche de libérer la cabine pour aller voir le spectacle sur le pont. On assiste au lever du soleil et à l’approche de l’île de beauté. Une magnifique lumière éclaire Bastia.

On traîne tellement à admirer le paysage qu’on est les dernières sur le pont. Moment de panique pour retrouver Alfred dans les soutes : on ne sait pas dans quelle section du bateau aller. On descend au hasard à l’arrière du ferry et on est coincées au milieu de véhicules qui ont déjà leurs moteurs qui tournent. On réussit péniblement à faire demi-tour et on a plus de chance au deuxième essai, on retrouve notre van à l’avant. Les voitures autour de nous sont déjà parties et on se dépêche de foncer vers la sortie.  On gare Alfred assez loin en dehors du centre-ville et on décide de prendre les vélos pour aller explorer Bastia. Encore fébriles du stress du débarquement, on se rend compte en route qu’on a oublié de fermer la porte coulissante du van… Nathalie fait demi-tour.  On arrive enfin en ville, on attache les vélos près d’une église. On part à la découverte des petites rues, des boutiques et on prend un délicieux petit déjeuner au bord de la mer près du port.

De retour au van, c’est le moment d’aller découvrir la route côtière du Cap Corse pour nous rendre à notre premier camping, Aria Marina, à Meria. Le paysage est splendide avec ses routes en corniche sinueuses longeant la côte sauvage. On aperçoit les premières tours de la période génoise. On apprend à s’écarter de la route pour laisser passer les Corses qui doublent à toute vitesse même dans les tournants (ils sont fous ces Corses). Arrivée au camping Aria Marina situé le long de la mer où nous pouvons choisir notre emplacement, nous installer à notre aise et repartir ensuite à vélo pour découvrir la plage et la tour génoise de Meria.

Notre campement étant bien installé, nous décidons d’explorer la région à vélo au départ du camping de Meria. Notre première étape est la plage de Pietracorbara où nous nous baignons dans une eau cristaline. La découverte de la montagne et des villages perchés nous tente et nous entamons la (longue) montée vers les hameaux de Pietracorbara. Petites pauses à la Chapelle Saint Leonard, à l’église Saint clément, puis à la chapelle de San Roccu et l’on décide de s’arrêter quand la route devient une piste. Demi-tour vers le dernier hameau où l’on attache les vélos et où l’on trouve une petite balade à pied vers un magnifique pont génois dans la forêt. Retour ensuite vers Meria avec des arrêts à la distillerie agricole et ses nombreux animaux, puis au Domaine Terra di Catoni pour faire le plein de délicieux produits locaux et enfin à Santa Severa pour prendre un verre sur le port. Fin de journée au camping, on n’a peur de rien et on teste la piscine qui n’est pas très chaude (nouvel essai peu concluant pour Nath qui cette fois ne fait pas une hypothermie, mais en ressort couverte de plaques rouges). Après les efforts, le réconfort : dégustation de notre premier Capo Spritz (mélange de l’apéritif Cap Corse Mattei et de Muscat pétillant) accompagné de planches de fromages et de charcuteries du pays.

Journée sportive. Nous avons décidé de prendre la navette maritime pour nous conduire du port de Maccinagio à Baccagio, la pointe du cap Corse, pour effectuer une randonnée sur une portion de l’incontournable sentier des Douaniers.

Départ au pas de course pour les 8 km de vélo entre le camping et Maccinagio avec nos sacs de randos, nos grosses chaussures, l’appareil photo, l’eau et le pique-nique. Pas question de manquer le bateau ! Nous attachons les vélos au port et c’est parti pour une heure d’excursion en mer qui nous donne un aperçu du Sentier des Douaniers, des îles Finocchiarola, des îles de la Giraglia et des plages du Cap Corse depuis la mer.

La randonnée est magnifique avec de superbes paysages, des petites vaches sur les plages, des tours génoises et de jolies fleurs. Pas de difficultés techniques particulières, mais 4h30 de marche avec 360 mètres de dénivelé pour atteindre le port de Maccinagio.
Petit tour au supermarché avant de reprendre courageusement les vélos pour retourner au camping. Nous sommes très fatiguées, mais heureuses de cette belle journée.

Départ du camping de Meria sous la pluie, direction la côte ouest et Centuri. Une route sinueuse et étroite nous conduit à Centuri-Port où nous découvrons le port de pêche dans la grisaille.

On se dirige ensuite vers le sud. La route serpente, elle est minuscule et escarpée, entre la mer et d’immenses rochers. Le paysage est sublime et on roule avec l’impression que l’on pourrait tomber dans la mer à chaque virage. On prie pour ne pas trop croiser de voitures venant en sens inverse.

On atteint Nonza et sa superbe plage de galets noirs en contrebas. On rêve d’y descendre et d’aller faire la randonnée sur la plage, mais l’heure est déjà avancée et on décide sagement d’y renoncer pour visiter le village, l’un des plus beaux du Cap Corse.

La route devient ensuite moins sinueuse et nous atteignons le camping d’Olzo à l’entrée de Saint Florent où l’on choisit un emplacement en dessous d’un magnifique Eucalyptus. Petite visite de Saint Florent en fin de journée et dégustation d’une très bonne pizza au chaud à La Maison des Pizzas.

Le temps est toujours pluvieux et nous partons à pied vers la plage située derrière le camping. On tombe par hasard sur les balisages du sentier du littoral, un joli parcours agréable que nous suivons pendant quelques kilomètres – la promenade se transforme en balade botanique.

Petit tour en fin de journée à Saint Florent à vélo, mais la pluie redouble et nous force à retourner nous abriter au camping qui se transforme en marre à canard.

La pluie s’éloigne et nous partons à vélo vers Saint Florent, le petit Saint Tropez de la Corse, pour explorer la ville et ses alentours. Nous faisons un arrêt à la citadelle, on explore les ruelles de la vieille ville, on admire les magnifiques bateaux au port où nous prenons une bonne glace à La Gelateria de Saint-Florent. Nous reprenons ensuite les vélos pour découvrir la plage de la Roya de l’autre côté et explorer une autre portion du sentier du littoral avant de retourner au camping.

Le soleil brille à nouveau et nous partons aujourd’hui vers la Balagne. Première étape : l’Île-Rousse. Nous garons Alfred au pied de la tour génoise de l’île de la Pietra et nous partons à l’assaut du Phare. La vue de l’île est superbe. Petite balade vers la ville ensuite pour découvrir les ruelles et les monuments, on se sent bien dans la ville et on décide de manger un petit bout au restaurant quatre becs sur la Place Paoli à l’ombre de platanes centenaires. Un petit tour sur les plages de sable fin avant de reprendre la route pour Calvi et le camping La pinède avec une piscine chauffée et… des tas de motards fans de Johnny et de karaoké (hum).

Départ du camping pour traverser la pinède et atteindre la baie en forme de demi-lune et les superbes plages de Calvi. Découverte du port, de la citadelle médiévale qui surplombe la marina, des ruelles pavées et de la cathédrale baroque Saint-Jean-Baptiste.  Retour en fin de journée au camping pour profiter de l’agréable piscine chauffée.

Calvi, c’est fini, direction le centre de la Corse pour aller visiter Corte, la capitale historique et culturelle à 450 mètres d’altitude.  On a le temps de manger en terrasse avant qu’un violent orage ne nous force à nous abriter dans une chapelle.  La ville se vide de ses touristes et après un peu de patience, on peut explorer les ruelles désertes et admirer la citadelle perchée sur un piton rocheux.  Peu de campings sont déjà ouverts dans la région en mai et nous avons donc choisi le confort de l’Hôtel U Frascone dans le petit village perché de Venaco à quelques kilomètres de Corte.

Après un petit déjeuner copieux sur la terrasse ensoleillée, nous laissons Alfred à l’hôtel et on grimpe à vélo à Saint Pierre de Venaco (850 mètres), où l’on a repéré une petite balade dans la montagne pour aller explorer le Sentier Botanique du Caracutu et apercevoir quelques arbres remarquables et de superbes panoramas sur les villages alentour. Apéro et souper au Restaurant de la place le soir.

Départ de Venaco pour rejoindre Bastia et prendre le ferry en fin de journée. Nouvelle petite balade dans la ville et tour des boutiques pour faire le plein de produits locaux pour ramener à la maison (nos coups de cœur : la confiture d’Arbouse Corse et le Mattei Cap Corse).

De retour sur le continent, nous prenons la direction d’Annecy pour la dernière étape de notre voyage.  Nous retournons au Camping Le solitaire du Lac, que nous avons adoré lors de notre dernier voyage.  Installation et test de notre Kayak dans le lac !

Journée vélo : tour du lac d’Annecy avec étape en ville pour explorer les ruelles du vieux Annecy.